Aujourd’hui nous allons préparer du canard à la sauce Coolidge.
Recette habituellement estivale, nous allons la faire à la mode automnale, un peu plus longue mais aux saveurs plus fumées.
Aussi nous aurons besoin des ingrédients suivants:
– Une Kouk (Marie),
– 2 Ducks (Pedro, Ronald),
– Un Pic Coolidge,
– Plus de neige que prévu.
Pour cette recette, vous aurez besoin d’un peu de matériel, avec, en vrac, corde, voiles (une solo et le bi Sir Edmund du club), quincaillerie, bouffe… Chargez les canards comme des mules, et c’est parti.
Préparation:
La veille, à la sortie du taff, monter les 3 compagnons de cordée au refuge d’hiver Temple-Ecrins pour une belle nuit de maturation, après un bon repas à base de lyoph, graines et saucisson.
Le lendemain, vers 4h24, levez moi tout ça pour un petit dej et un départ à 5h, direction le col de la Temple.
Si vous voulez qu’ils aient les cuisses bien fermes et surtout pour chercher ce doux fumet, ajouter allègrement l’ingrédient ‘plus de neige que prévu’. N’hésitez pas à avoir la main un peu lourde, le Duck aime brasser et pas que la bière.
Laissez les brasser un long moment et, arrivés au col, encordez les pour les faire grimper dans une bonne quantité de neige tout en ajoutant de la pente et du beau rocher.
Et là, ambiance automnale oblige, la recherche de l’itinéraire, pourtant hyper évident en été, devient un peu plus complexe mais au combien intéressante. Toujours équipés de piolet et crampons, encordés assez court, fatiguez les jusqu’au plateau pendant 3 bonnes heures (alors qu’il faut 2 heure du col au sommet en été).
Maintenant qu’ils sont presque à point (pour voir facilement s’ils sont vraiment à point il suffit d’observer les sourires et ‘sentir’ que la fatigue poind son nez , faites les cogiter pour savoir s’ils font le sommet du Pic Coolidge (il reste 200m de déniv) ou s’ils gardent un peu de jus pour assurer le déco ou une éventuelle redescente à pied (grosse bavante avec toute cette neige). Une fois le choix fait (pas de sommet), enfournez encore quelques graines, hydratez avant de passer à l’étape suivante. A ce stade, les cuisses et mollets sont bien préparés, occupons nous des ailes à présent.
Déployez les ailes sur une petite plateforme plane et de préférence en neige pour s’éviter le risque d’abîmer les suspentes. Opération délicate avec tout ces cailloux, profitez de la présence des 2 Ducks pour l’aider, mettez en l’air d’abord Kouk pour donner à cette course une douce ambiance vaporeuse avec un joli déco suivi d’un franchissement du col magnifique.
Ensuite, occupons-nous des 2 canards, en bi. Pour pimenter la course, supprimez la brise thermique nord-est jusque là plutôt bien établie. Va donc s’ensuivre une longue attente, ponctuée de doutes et suivie d’une tentative avortée. Choisir un autre déco, un peu plus bas, va permettre au 2 canards de se mettre en l’air, tout ces péripéties auront permis de bien les faire mariner dans leur jus et d’avoir fait gamberger sur la suite dans le cas où ça vol pas… Laissez voler une petite vingtaine de minutes (constatez une suspente pétée), puis laissez les atterrir relativement délicatement (merci pour la cheville toujours pas remise de Ronald…).
Arrosez ensuite d’une bonne bière ‘Le Crétin des Alpes’, et observez les aventuriers du jour: Heureux d’être contents !!!
Ronald Duck
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En prime, le compte-rendu de Pedro:
Salut la troupe,
Pour résumer, ce fut bien chouette, bien contents. Mais ce fut aussi, comment dire… bien neigeux !
Montée au refuge de Temple Ecrins vendredi soir de nuit, Marie K, Roro et Bibi.
Réveil samedi à 4h22, départ à 5h13. On trouve la neige “comme prévu” à partir de 2700m. On brasse parfois jusqu’aux cuisses pour la montée au col de la Temple. La partie escalade est aussi bien enneigée, nous arrivons sur le plateau sommital vers 3500m à 12h30 bien cuits (mais contents). C’est juste magnifique cette journée d’été indien.
Vue l’heure, vue la fatigue, vues (et entendues) les chutes de pierres vers le sommet, vu le risque que ça ne décolle plus et gardant à l’esprit qu’il nous faut garder un minimum de jus pour le déco et pour une éventuelle redescente à pieds, nous en restons là et nous nous préparons pour décoller en Sud-Est. Marie K décolle sans souci dans une jolie brise sur un tout petit carré de neige au milieu des cailloux. 5 mins plus tard je rate 2 décos avec le Sir Edmund. Trop de cailloux et plus assez de brise. On redescend 100m vers un endroit + enneigé et en plus mieux alimenté. Déco impec cette fois. Bascule côté Ouest au dessus du col de la Temple. C’est gagné. Glissade jusqu’à la Bérarde (mais pour info ça pourrait le faire jusqu’à l’endroit repéré sur la carte en direction du Chatelleret).
Fatigue, godasses trempées, trop de neige, Sud fort prévu… on renonce au Chatelleret+Replat pour le lendemain.
Petite binouze et cahouètes de réconfort à la Bérarde, petit pastis à St Christophe et retour à Gre.
C’est chouette la montagne, merci les ami(e)s pour cette “aventure” ! :)))
Pedro